Comment le Sieur Aarion a obtenu ses terres
ou
Les aventures d'un provincial dans la capitale
15 Nolaïe 507, Alarin, capitale du Grand Royaume d'Aelon
Aarion, jeune noble Aelonien du Centre-sud du Royaume, s'était rendu à la Cour de Roy.
Une missive lui était venu du château quelques jours plus tard pour l'informer que sa présence était requise à la Cour. Pourquoi cela ? Voilà une belle énigme !
Me voici donc à Alarin. Quelle magnifique ville ! Bon, cherchons maintenant le Palais du Roy. Ah, voilà un marchand !
- Pardon messieurs, pourriez-vous m'indiquer la direction du palais je vous prie ? le questionnè-je.
- Ouuuh, vous n'êtes pas d'ici vous ! Ou alors, vous n'avez pas les yeux ouvert... Vous voyez les tours qui dépassent de 100 mètres le toit de nos maisons ? Eh ben c'est juste là ! Je crois que vous devriez assez facilement... répondis-t-il avec un grand sourire amusé.
- Euh... Oui en effet, merci... hum..." répondis-je, soudain l'air idiot.
Et il parti en pouffant vers d'autres occupations.
Aarion arriva devant le corps de garde du Palais et présenta la lettre et le sceau du Roy aux sentinelles qui le laissèrent d'un air mauvais.
Voilà des gardes qui en dissuaderaient plus d'un !
Après s'être perdu à plusieurs reprises dans les dédales du château, Aarion trouva enfin le chambellan pour se faire présenter au Roy. La présentation aura lieu le lendemain. D'ici là, une chambre lui a été préparé dans l'auberge du château (qui est en fait à l'autre bout de la capitale, ce qui fait une trotte, même à cheval...)
Il part donc en direction de cette auberge, dit du château. Arrivé dehors, une question le tourmente ? Où est cette auberge ? Au bout de la ville, oui... Mais encore ? Le château étant à l'ouest, il parti donc vers l'est. Il traversa alors différents quartiers hauts en couleurs. Dans le premier, lugubre et malodorant, on lui proposa toutes sortes de services inavouables et d'onguents douteux. "Le quartier défavorisé, je suppose." La zone suivante était consacrée aux marchés en tout genre. de nombreux bonimenteurs vantaient les mérites de leur produit aussi étrange que originaux. Pour ce libérer d'une sangsue de marchand, Aarion du même débourser deux Orls pour acheter une bouteille d'alcool jaunâtre... C'est en sortant de cet enfer auditif qu'il tomba sur une patrouille à laquelle il demanda le chemin pour l'auberge :
- C'est bien simple monseigneur ! répondis le sergent commandant la patrouille, prenez la deuxième à droite, puis sur la Grande Route de l'est, prenez de suite à gauche. A l'angle continuez tout droit. vous arriverez alors "Au vieillard édenté", la meilleure taverne de la ville ! (Et aussi la plus risqué pour votre gosier, ajouta faiblement un fantassin de la patrouille). A l'angle de la rue, vous serez alors arrivé !
- Euh, bon. Merci et bonne journée à vous !
- Vous de même monseigneur. Patrouille, en avant !
et ils repartirent dans un grand bruit métallique.
Et Aarion en fit de même.
"Il m'a dit deuxième à droite, voilà. Je suis maintenant sur une grande avenue, ça doit être ça... A gauche... et euh... Ah, voilà quelqu'un qui à l'air d'avoir la gorge en feu ! Il vient de par là, ce doit être ça ! En effet; c'est bien "le Vieillard édenté" ! Maintenant, c'est à l'angle ! Mais lequel est-ce ? Il y en a huit !!!"
Après avoir essayé les sept premiers coins, le huitième fut le bon ! Il rentra dans l'auberge.
- Bonjour, que voulez-vous ? lui demanda l'aubergiste d'un air bourru.
- J'ai une chambre pour la nuit.
- Ah ? Z'ètes sur ? C'est plein ici ! dit-il, le râtelier derrière lui remplie de clés...
- hum... Je suis Aarion, et le Château m'a réservé une chambre ici pour la nuit !
- OooOh ! Mes excuses monseigneur ! Voilà, vous avez la seule suite ne donnant pas sur la poissonnerie ! J'espère que vous en serez satisfait !
"J'espère aussi..."
Ce n'était pas la première fois que l'on confondais Aarion avec un homme du peuple. Il faut bien dire qu'il ne fait rien pour changer cela, il préfère largement l'anonymat paisible aux rond-de-jambes alambiqué et peu naturels... Sa taille plutôt moyenne, sa carrure fine mais vive, ses cheveux bruns lui retombant sur la nuque et son air sérieux mais peu menaçant ne le rendait pas vraiment impressionnant, mais imposait tout de même un certain respect. Quoique, pas tout le temps...
Finalement, Aarion passa une nuit correct et remercia l'aubergiste sans pour autant le gratifier d'un pourboire.
16 Nolaïe 507
Notre provincial retrouva assez facilement le chemin du palais, et réussis même à éviter le Quartier Sombre (il avait appris son nom au marché la veille...). Il rentra dans le château plus facilement que la veille, la garde n'ayant pas changé. Le chambellan lui dit qu'il serait présenté au Roy dans une heure.
Une heure plus tard...
La porte s'ouvre devant Aarion. Il rentre dans une vaste salle aux murs drapés de tentures écarlates. Une allée de colonnades donnait sur le trône du Roy. dans la salle, de nombreux nobles endimanchés discutaient de tout et de rien... mais surtout de rien.
Aarion s'avança vers le trône et s'inclina devant le Roy Orlac.
- Ah ! Aarion ! Vous voilà ! On m'a conté votre bravoure et votre sens de la diplomatie dont vous avez fait preuve lors des attaques de Gargoos contre les terres de votre père. Cela m'a plu !
- Je n'ai fait que mon travail, seigneur.
- Ne dites pas cela ! De nombreux nobles ici présent ont préféré fuir ce danger plutôt que de le combattre !
De nombreuses personnes détournèrent le regard de la scène, gênées.
- J'ai donc décidé de vous offrir les vôtres !
Coup de massue.
- Vous prendrez donc le commandement des terres voisines, le seigneur Yltrich étant décédé cet hiver, paix à son âme.
- Mon Seigneur, je ne sais que dire !
- Eh bien ne dites rien, et agissez bien ! Mais je vous fais confiance pour cela ! Ces terres sont productives mais les infrastructures nécessitent d'être améliorées. Maintenant, allez ! J'ai de nombreuses à régler, mais je serais heureux de vous avoir à ma table ce soir !
- C'est trop d'honneur, mon Roy.
- Mais non, mais non, allez, je vous remercie !
Après un banquet riche en divertissements, Aarion retourna à l'auberge pour la nuit, encore sonné par l'obtention de ces nouvelles fonctions...
"Quand père saura cela ! Il va mourir de rire, lui que me croyait incapable de gérer quoi que ce soit ! Je vais bien lui montrer de quoi je suis capable ! Enfin, j'espère..."
C'est ainsi que Aarion obtint son lot de terres à côté de celles de son père. Tout près du territoire des Gargoos, dans une zone à rebâtir complètement, voilà qui s'annonçait bien !
Auteur : Aarion